La paix devrait être notre seul objectif

 

 

Quelle pathétique situation que celle de notre pays actuellement. La classe politique nous donne un spectacle d’une tristesse incroyable. Mais que veulent exactement ces politiciens ? Je suis comme de nombreux ivoiriens, nous voulons la paix. Ces politiciens et nous, n’avons pas les mêmes problèmes et il faut que beaucoup d’entre nous s’en rendent compte. Nous sommes emmerdés par la même bande depuis des décennies et apparemment ils ne sont pas prêts pour notre malheur de prendre leur retraite. Et pourtant ils disent aimer ce pays…

 

Nous avons effet affaire à trois frustrés. Bédié qui a subi un coup d’état à la fin des années 90 et qui visiblement a une revanche à prendre. Gbagbo qui estime qu’on ne l’a pas laissé gouverner et qui sans doute a une revanche à prendre surtout qu’il a été prisonnier pendant plusieurs années et qu’il a été blanchi par une cour de justice internationale. Ouattara qui estime avoir été persécuté parce qu’il est du nord et qu’il est musulman. Actuellement président il prétend que s’il lâche le pouvoir ce sera le chaos et ses « ennemis » voudront faire du mal à son clan. Que chacun de ces individus soit passé par des moments difficiles, on peut l’entendre et même le comprendre. Mais je veux dire qu’ils sont âgés, malades et qu’ils devraient penser à passer la main. Ils devraient aussi vu leur âge faire preuve de sagesse. Mais le veulent-ils ou le peuvent-ils ? Rien n’est moins sûr.

 

A voir leurs « partis politiques », on jurerait des mouvements sectaires où la vénération du chef est obligatoire. Malheureusement ces partis ont des tendances tribalistes par moment assez inquiétantes. Ça parle entre autres de vrais ivoiriens et de faux ivoiriens etc… Même chez les partisans de Ouattara un d’entre eux, du nord comme une partie de ma famille, a dit à un de mes amis proches du nord aussi que les « boussmani » (entendez hommes de la forêt donc les sudistes) n’allaient plus prendre le pouvoir dans ce pays. De même j’ai entendu chez d’autres que Ouattara était un mossi, un étranger et qu’il devait dégager. Est-ce donc cela la politique en Côte d’Ivoire ? Mettre en avant son ethnie, voire sa tribu ou sa religion ? Quid de l’intérêt général ? J’aimerais tant que l’on parle de projets d’avenir, d’infrastructures, d’éducation et j’en passe. Parce que l’éducation parlons-en, c’est une catastrophe et ça n’a pas commencé sous Ouattara. Les autres ont leur part de responsabilité aussi. Il est donc nécessaire que les ivoiriens deviennent lucides et réfléchissent à tête reposée au bilan de ces gens quand ils ont été aux affaires car ils ont tous été aux affaires. Il faudrait aussi que l’on comprenne que quand ça les arrange, ils sont ensemble et quand ça ne les arrange pas ils se tirent dans les pattes à boulets rouges.

Ainsi Ouattara serait décrit comme un étranger. Bizarre dans les années 90 Gbagbo a fait le front républicain avec lui. Dans les années 2000 et une bonne partie des années 2010 Bédié était son « grand frère ». Quant à la querelle Soro-Ouattara c’est d’un ridicule. Bref nous avons affaire à une bande de « marmailleurs » qui se font des coups fourrés à tout bout de champ. Et moi je dis les choses comme je le sens, ils se foutent de nous. Si selon ses ennemis Ouattara est un démon, eux sont quoi ? Alors bien sûr leurs défenseurs feront toute sorte de circonvolutions pour justifier les actes de leurs « dieux ». Mais moi qui suis relativement jeune (à peu près la quarantaine), je regarde vers l’avenir et je dis, « assez » ! Ouattaristes, Bédiéistes, Gbagboistes, Soroistes, vous nous emmerdez, tous autant que vous êtes. A cause de toutes ces magouilles politiciennes, la Côte d’Ivoire est en train de devenir dans certains endroits un brasier.

Malheureusement avec l’éducation qui a été foutue en l’air, avec les problèmes notamment fonciers et d’eau, avec des citoyens qui ont une très mauvaise éducation politique, les choses peuvent dégénérer. Et on n’a pas besoin d’un million de fous pour foutre en l’air un pays, on n’a besoin que de quelques milliers. Je pense qu’il faudrait que l’on s’asseye et qu’on se mette d’accord sur un socle commun. Les histoires d’interprétation de la constitution par exemple ne sont pas nouvelles et même si on trouve la constitution la plus parfaite, les intérêts feront qu’elle sera interprétée de manière biaisée par chaque camp. J’aurais tant voulu que Ouattara laisse tout le monde se présenter et si son bilan était si bon, son parti allait passer. Ça aurait obligé certains à parler de leurs projets politiques. Bien sûr certains me diraient que pour des raisons tribalistes certains n’allaient pas le voter. Malheureusement c’est l’atmosphère politique que lui et ses « amis » d’un jour et « ennemis » d’autres jours ont contribué à créer. Donc pour moi, ils sont le problème. Pour moi ils doivent tous dégager. Je ne dis pas que nous aurons de meilleurs leaders après eux, mais pire je n’en suis pas sûr.

Alors je ne me fais pas d’illusion quant à la compréhension de mon texte. Les avis partisans vont l’interpréter à l’aune de leurs « sauces idéologiques ». Personnellement j’ai dans mes veines du sang du nord et du sang du sud. Ma compagne est de l’ouest. J’ai des amis des 4 coins du pays. En tant que jeune j’ai le regard braqué vers le futur. Tous les humains commettent des erreurs et comme dit le dicton c’est persévérer dans l’erreur qui est diabolique. Tous les politiciens qui sont là devraient demander pardon à la population. Ils devraient dire qu’ils aiment le pays et qu’ils sont prêts à se retirer pour apaiser le climat en vue d’un meilleur avenir. Quant à la population, les gens doivent savoir que nous sommes pour de multiples raisons condamnés à vivre ensemble. Soit nous trouvons un modus vivendi qui nous permettent de vivre ensemble plutôt paisiblement soit nous perdrons tous. Le feu se fiche de votre ethnie, de votre religion, de votre sexe ou de votre âge. Je pense que la balle est dans notre camp à tous. J’espère et c’est le sens de mes prières, que le Tout Puissant touchera les cœurs et ramènera du bon sens et de la mesure dans les esprits.

 

"Fils" de Mandela